Sortie le 8 Novembre 2013 chez Taifu Comics
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Un si joli mensonge
Résumé :
Yukari Yoshito est ce que l’on pourrait appeler un génie de la toile ! Peintre en totale harmonie avec ses créations, Yukari est pourtant une personne qui ne trouve aucun plaisir dans la vie. Eprouvant un profond mal-être, il va voir sa vie changer le jour où il oublie son parapluie dans un train. Kurosu Keiichiro, qui étudie l’art dans la même école que Yukari, est un grand admirateur du travail de son camarade. Après avoir trouvé le parapluie et réaliser que celui-ci appartient à Yukari, il va lui rapporter… De ce simple évènement va alors naître une amitié qui permettra à Keiichiro de s’impliquer un peu plus dans la vie de l’artiste névrosé et de l’aider. Cependant, en en apprenant chaque jour un peu plus sur la vie de Yukari, Keiichiro va voir ses sentiments évoluer. Mais s’il ne s’agit plus d’admiration ou d’amitié, quelle décision prendre ? Un titre dans la lignée de Seven Days et Seule la fleur sait !
L’Avis de Genkishi:
Le graphisme est anguleux, fort, découpé en cases nettes, avec des contreplongées saisissantes qui donnent de l’ampleur. Il y a aussi beaucoup de vignettes contemplatives, où le mouvement d’un rideau est superbement suggéré. Bref, l’organisation est recherchée.
Kurosu est fasciné par les toiles de Yukari, et comme il se croit dénué de talent, qu’il prend soin de l’artiste, on l’imagine sans personnalité, complètement absorbé par l’artiste. Il n’en est rien. L’auteur prend soin de nous montrer ce qu’il éprouve quand il donne sans recevoir, ou quand il avoue qu’il est difficile de maintenir le courage qu’il a eu en décidant de se lier à l’artiste.
Au début,Yukari apparaît lisse, farceur, solaire. Peu à peu, on découvre qu’il est désordonné, tête en l’air, puis que seules ses toiles comptent, qu’il a un problème de rapport au corps, à l’autre. S’il aimait, ça détruirait son art. On dévoile donc crescendo une personnalité renfermée, complexe et sombre, finalement.
L’ouvrage offre une réflexion sur le ressenti d’un artiste, sur l’acceptation des différences de l’autre, des personnalités fouillées, où l’art domine tout, même l’amour. La fin est de ce point de vue marquante. C’est un très joli manga, qui vaut assurément le détour de par son intelligence, et qui ne repose pas sur le sexe. C’est délicat, profond.